L'Antre-forge
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache
Voir le deal
64.99 €

Réminiscence

Aller en bas

Réminiscence Empty Réminiscence

Message par Liu Mer 12 Avr 2017 - 4:57

Réminiscence


Le lac devant Liu était parfaitement immobile, reflétant la beauté de la luxuriante canopée ; celle ci, ainsi que les hauteurs environnantes empêchaient le vent de pénétrer dans la forêt. La Pandarène se tenait là, observant la surface depuis un moment. Les tensions de la veille lui laissaient une certaine amertume, elle avait le sentiment qu'elle aurait pu intervenir. Non, qu'elle aurait du intervenir ; mais elle n'en avait rien fait

Elle soupira avant de marcher jusqu’à un arbre tombé pour s'asseoir contre.

“Je dois rester calme”, se dit-elle. Elle redressa son dos et clos les yeux.

Alors qu’elle allait placer ses mains contre ses genoux, la gaine de son couteau tintat contre son brassard métallique. Elle ouvrit à peine les yeux pour le regarder, son expression débarrassée de tout doutes. Ce morceau de métal l’accompagnait depuis un moment déjà.

Elle ferma de nouveau les yeux et expira profondément, sa conscience sombrant rapidement dans une transe méditative.

_______________

Il faisait froid. Bien plus froid que les rudes hivers auquel elle était habituée. Les montagnes de Kun-Lai étaient connues pour décourager les voyageurs par leurs basses températures. Liu aurait également aimé être ailleur alors que la neige l'assaillent, collant à sa fourrure. Elle devait plus ressembler à un yack qu’à un Pandaren. Cette pensée, bien qu’amusante, n’était pas suffisante pour tenir la faim à l’écart. Depuis son départ, elle n’avait réussie qu’à attrapper deux poissons, et ils étaient loin d’être suffisant pour la rassasier.

Elle devait trouver de quoi s’abriter de la tempête avant que le froid s’insinue au plus profond de son être.

Elle jura silencieusement, “Pourquoi ai-je prit la soie quand j’aurais pu avoir la fourrure ?”

L'inexpérience d’une jeune fille pourrait très bien lui coûter la vie cette fois, et elle venait seulement de le réaliser. “A manger ! Je dois trouver à manger !” cria-t-elle dans son esprit. Un grognement de son estomac avait balayé toute envie de trouver un abris, seule la nourriture importait désormais. Mais ses yeux de jade ne pouvaient rien voir au travers du mur de neige, pas d’abris, pas de nourriture.

Elle continua d’avancer sans connaître la direction. Ses pieds avaient perdu toute sensation depuis un moment déjà, et ses jambes commençaient à subir le même sort.

Elle remua les oreilles, “De la musique ?”

Elle plissa les yeux et observa autours d’elle, mais la tempête de neige se montra plus forte que sa vue. Sa seule option était de suivre la musique, ce qu’elle fit. Sa marche hésitante devenant plus rapide, déterminée, maintenant qu’elle avait une chance de survivre.

La musique devenait plus fort à mesure qu’elle avançait désespérément à la recherche d’un abris et de nourriture. Elle courait désormais, et cela s’est avéré être un mauvais choix, sans le remarquer, elle avait couru vers une pente sans s’en rendre compte et roula dedans à peine engagée.

Dans un bruit sourd, elle atterrit dans les faubourgs d’un bazar Grumelot, rempli de marchands de tous genres ; Grumelots, Pandarens, Jinyu, Hozen…

Personne ne semblait l’avoir entendue dans le vacarme du comptoir. Elle se tira sur ses pieds gelés avec un grognement alors qu’ils étaient prêts à se rompre. Un grand feu de camp l'accueillit chaleureusement. Elle réussit à l’atteindre avant de s’effondrer, essayant de réchauffer ses membres.

Elle ressentis un picottement dès que le feu commença à faire effet. Une fois l’excès de neige fondu, les taches sombres de sa fourrure se révélaient de nouveau. Elle haletait et sifflait, les mains tendues vers les flammes.

Une fois que le feu en avait fait assez pour qu’elle puisse s’occuper de ses problèmes, sa truffe capta une délicieuse odeur flottant en sa direction. Son estomac grogna de nouveau.

La nourriture était désormais la seule chose qu’elle avait à l’esprit.

Elle se pencha légèrement pour observer les alentours à la recherche de cette friandise. Un grand Pandaren se tenait derrière un engin métallique installé au dessus d’un feu, plusieurs poissons enveloppés dans des algues étaient en train de frire. Le cuisinier les retourna d’une spatule en bois, en révélant le côté doré et croustillant si bien que Liu remarqua qu’une goutte de bave lui pendait du menton, elle l’effaça d’un mouvement de la main.

Elle approcha du stand, mais s'arrêta à mi-chemin. “Je n’ai pas de quoi payer”, remarqua-t-elle. “Mais j’ai quand même besoin de manger.”

Son instinct de survie reprit le dessus alors qu’elle reprit la route. Le Pandaren regarda la petite fille et s’éclaira d’un large sourire. “Mes poissons attirent toujours les amateurs, pas vrai ?”

Il n’avait pas tort.

“Alors ? Combien en voudrais-tu ? Je peux en offrir un quatrième si tu en achètes trois”, dit-il en conservant un sourire poli “Avec ou sans épices ?”

Elle n’avait pas les moyens d’acheter la nourriture, mais elle devait manger. Son estomac grogna de nouveau et elle poussa un gémissement silencieux. Il la regardait toujours, attendant une réponse. Réponse qui n'obtiendrait pas.

Elle avait pensé à un plan. Il n’était pas très compliqué, mais il pourrait simplement ne pas fonctionner.

“Aagh ! Attention, derrière vous !” cria-t-elle en pointant le cuisinier de l’index, qui, fort heureusement, était assez naïf pour se tourner et regarder derrière lui. Elle atteint rapidement le grill pour s’emparer du poisson, tous les quatres lui brûlant les mains d’huile. Elle serra les dents pour subir la douleur, puis courut. Elle passa entre les étales des Grumelots et des Jinyu. Elle pouvait même entendre l’homme qui criait derrière elle, mais elle courut aussi vite qu’elle le pouvait à l’abris de la tempête.

Elle courra encore un moment ; jusqu'à ce qu’elle soit sûre que personne n’ai pu la suivre. Elle se cacha derrière un large rocher et porta son attention aux poissons frits dans ses bras, déjà refroidis. La brûlure était toujours douloureuse, mais la faim était trop forte. Elle mordit dedans, sans se demander s’il restait des arêtes.

La goût riche des herbes, du poisson et de l’algue fit passer ce plat pour un plat digne de l’Empereur lui même ! Mais affamée comme elle est, n’importe quelle nourriture aurait semblé délicieuse. Après avoir engloutis les deux premiers, elle grimaça de ses brûlures, mais continua à manger.

Alors qu’il ne lui en restait qu’un, elle se sentit coupable. “Ce n’est pas comme s’il en avait besoin”, se dit-elle, mais ça n’aidait pas. Elle se leva et fit lentement demi tour vers le comptoir.

Elle s'efforça de ne pas regarder autours d’elle avec la crainte des regards réprobateurs pendant son trajet vers l’étal du Pandaren. Elle mâchait quelque chose pour garder son esprit au calme, mais n’y prêtait pas attention.

Elle aperçu le Pandaren parler à un groupe de Grumelot. Il n’avait pas l’air en colère, mais ne souriait pas non plus. Elle ne saisit pas le sujet de leur conversation, mais elle décida d’attendre qu’ils aient fini. Une fois fait, elle avança vers le cuisinier, honteuse, la tête basse. Elle allait lui présenter son dernier poisson, mais il en restait que des miettes. Elle se renfrogna quand elle comprit qu’elle l’avait manger sur le retours.

“Ah ! Te voilà, petit voleur” dit la voix grave et grumeleuse.

Ces mots la blessa profondément, mais qu’était-elle supposé faire dans cette situation ? Si elle n’avait pas prit les poissons, elle n’aurait peut être même pas vu le soleil se lever. Elle garda le silence et la tête basse, en l’attente de son jugement.

“N’ai-je pas dit qu’ils étaient savoureux ?” demanda-t-il.

Elle ouvrit grand les yeux et leva le front en le regardant. Elle était confuse de sa réaction. Elle l’a volé ! Pourquoi n’était-il pas en colère contre elle ?

“Allons bon. Tu comptes rester muette ?”

Elle se racla la gorge avant de réponse “I-Ils étaient délicieux”, elle fronça les sourcils, reprenant un peu de courage. Mais reprit à nouveau “Désolée d’avoir voler votre poisson, monsieur !”

Il s’était déjà tourné et travaillait sur autre jour sur une petite table. “Tes parents savent que tu es ici ?” demanda-t-il, étonnement amical.

Liu sentis son coeur bondir, restant silencieuse. Elle se mordit la lèvre inférieur en resserrant sa fine couverture de soie. Le Pandaren se retourna et l’observa de la tête aux pieds. Il hocha la tête avant de lui tendre un petit paquet. "Tu as l’air d’avoir besoin de ça”, dit-il.

Elle le regarda, puis son cadeau, emballé dans un papier de riz. Il aurait été idiot de ne pas accepter ; elle le prit donc dans ses mains tremblante pour l’attirer contre elle. Il sentait le poisson frit.

“Tu as un endroit où vivre ?” dit-il, continuant son interrogatoire, mais elle resta silencieuse. “Je vois”, murmura-t-il, regardant pensivement le sol. “Tu sais quoi ? Je vais t’offrir quelque si tu me promets de ne plus voler”

Elle hocha lentement la tête en regardant le petit paquet. Elle pouvait pratiquement sentir les lèvres du cuisinier se transformer en large sourire alors qu’il tendait la main vers la table derrière lui. Quand la main revint, elle lui tendait un petit couteau enveloppé d’un fourreau en cuir. Il n’avait rien de spécial, mais il était très bien entretenu. “Fais en bon usage, et restes dans la bonne voie”, déclara-t-il, comme condition pour cet échange.

“... Merci”, murmura-t-elle avec une certaine crainte devant tant de générosité. Sa main atteint le couteau qu’il lui tendait. Le Pandaren se retourna vers son grill, déjà affairé à un second lot de poissons.

Elle le regarda avec enthousiasme pendant quelques bonnes minutes, mais comme il n'ajoute rien, elle s’inclina plusieurs fois avant de partir. “Merci”, ce mot se répétait dans son esprit, car il lui avait offert bien plus qu’un outil pour survivre.

_______________

Un bruissement capta son attention, celui d’un pas qu’elle connaissait bien venait de la tirer de sa méditation.

“Liu, nous devons y aller.”  Une voix cristalline, en rien désagréable ; elle était cependant teintée d’une légère gêne, coupable d’avoir tiré la Pandarène de son moment de calme. Cette subtile nuance la fit sourire.

“J’arrive, Val’dar. J’arrive.”
Liu
Liu
Administrateur
Administrateur

Messages : 32
Date d'inscription : 11/04/2016

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum