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[Récit] Le début d'une froide quête.

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Message par Coqualier Dim 10 Déc 2017 - 19:41

[Récit] Le début d'une froide quête. 600linelchantegivre_by_coqualier-dbvua3b



"Revenir d'une chasse, c'est repartir pour la suivante."
- Linël Chantegivre, Gardienne de Darnassus.

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« L'attente devenait irritante. Cela faisait deux heures qu'elle profitait cependant allégrement du repos de ce sanctuaire. Typiquement fourni des commodités suffisantes pour offrir confort et concentration aux Druides, il y régnait une senteur atteignant aisément l'esprit pour le rendre plus calme, plus avisé. Sûrement était-ce ce qui avait permit à Linël de tenir aussi longtemps la venue de celui qu'elle était censée rencontrer. Glissant ses mains achevant en griffes acérés le long de quelques pots et conteneurs possédant de nombreuses herbes aromatiques. Son regard glissant une nouvelle fois vers l'orbe luisant de cette aura bleutée merveilleuse qui lui rappelait ce combien les domaines elfiques lui manquait, après de tels voyages. Ce n'était pas la première fois qu'elle quittait Kalimdor pour une vaste quête, depuis les longues années de guerres ayant fait d'Azeroth ce monde périlleux et toujours enclin aux changements, et aux atrocités. Et à chaque fois qu'elle revenait, la quiétude et l'aspect enchanteur d'un domaine de repos elfique apaisait la partie sombre lui rongeant l'esprit et ayant de nombreuses fois fait penché la bascule entre la folie et la raison. Chassant un instant de tels songes, elle se concentra un instant plus tard sur le balcon, et fit en sorte que ses pas l'y mène. Rester à l'intérieur avait calmer son aigreur du retard de son contact, mais lentement cela ne suffisait plus, il ne lui fallait pas de l'action immédiate mais son cœur était lourd d'admirer les forêts environnantes. Et quel spectacle, que de pouvoir observer la beauté fabuleuse et les milliers de scintillements des feux-follets et des plantes magnifiques éparpillés le long d'un décors grandiose. Respirant grandement un instant, elle sentit le la paix lui venir, et l'impression d'avoir offert tant de sang et de sueur, pour quelque chose qui en vaut la peine.

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Habillée dans son armure de Gardienne, Linël Chantegivre est une personnalité Kaldorei ayant eue un vécu particulier. Elle put qu'entendre les rumeurs des massacres de ses sœurs Guetteuses le long de la Troisième Guerre, jusqu'à l'expédition de Maiev. Et elle fut encore plus perdue, lors de la trahison de Dame Chantelombre en Darnassus, et la prise du pouvoir de son frère Jarod des Guetteuses de Darnassus. En tant que Gardienne, elle se sentait de plus en plus seule, alors que les scissions internes dans cet ordre s'y mêlaient les massacres et les morts. Il n'en restait dès lors que celles ayant survécus, à tant des soucis. Les éraflures sur la cuirasse, les épaulières, partout sur les plaques, n'étaient pas significative de toutes les batailles menés, force d'avoir du en changer, mais comme sa tutrice lui disait : « Tes meilleurs ornements sont les cicatrices de tes vieilles chasses. » Et elle les portait avec fiertés. Laissant sa cape de fourrure autours d'elle, sans porter son casque qu'elle tenait entre ses griffes de sa main droite. L'acier du gantelet simulait à merveille les serres du traqueur nocturne qu'est le hibou. Une coiffure d'un vert pâle, serrés en une queue de cheval stricte mais simple, attendant de mettre son casque d'honneur, voilant les traits féminins de son visage elfiques. D'une beauté relative aux autres Kaldorei, sans être splendide devant les éblouissantes danseuses et chanteuses des Temples d'Elune, et trois marques vertes autours de chaque œil brillant d'un éclat argenté commun à sa race. Mais c'est cette armure typique de Gardienne, qui la détachait souvent des autres. Par la crainte qu'un autours de force et de protection inspire à autrui. Les implications et les risques de communiquer avec une personne de cet acabit restant inquiétant. Elle avait l'habitude d'être crainte, car l'on s'arrête souvent à ses autours et sa brutalité de façade. Mais ses pensées vagabondes s'échappèrent aux bruits des battements d'ailes frappant l'air, quand la grande silhouette du corbeau entra en faisant se balancer les colifichets dans toutes les directions.

Il ne fallut pas longtemps pour qu'une énergie verdoyante se mette à tournoyer autours de la silhouette dont les gestes des ailes retenaient comme au ralentit la chute de l'oiseau tendant les serres vers le sol. Plutôt que les pinces d'un volatil, ce fut les pieds nues mauve du Druide qui foulèrent le sol de son propre sanctuaire de repos. Lentement, les bourrasques étranges couvrirent la métamorphe du corbeau à l'elfe qui devenait plus grand, plus robuste, et un plumage mêlé à un vert feuillage couvrant sa peau ridée, une épaisse barbe tombant de son menton. Le Druide Cirmo, vieil ami de la Gardienne, lui esquissa un lent sourire en se tournant vers elle, avant de faire volte face vers l'un des lieux de repos, au son de son bâton résonnant contre le sol. S'installant tout deux dans le coin adaptés à de tels conversations, ils purent discuter quelques heures durant. Il ne s'agissait pas d'un court échange pour repartir aussi-tôt, mais de toute façons, ici, rien ne semblait si urgent. Linël connaissait que trop bien l'erreur d'aller trop vite et agir avec précipitation. Ils discutèrent de tout et rien, alors, comme de cette dernière épopée vécue jusqu'aux terres de Quel'Thalas, et la découverte de la prison de « l'Âme noire ». De ce Troll ayant détourné des pauvres et des miséreux en se faisant passé dans les songes par un élu de la Lumière, de la Marche de l'Ouest jusqu'aux Bois de la Pénombre. Des combats plus récents, trop récent, jusqu'à en revenir avec nostalgie à la chute du Seigneur de l'Effroi Landfust, il y à une année de cela. Ainsi qu'à la Perte du Chaman Grim ayant causé du tors en Orneval même quelques semaines auparavant. Mais cela n'était pas simplement des discussions faites pour brasser du vent, car tout deux avaient aussi simplement besoin de reparler des récentes douleurs. Car bientôt, il y aurait des soucis supplémentaires qui seraient mit en avant, car le Druide ne désirait pas la présence de Chantegivre pour rien. Retrouver une vieille connaissance est bel et beau, mais il y à toujours mieux à faire que de savourer du jus de baie lunaire et quelques gourmandises. Car vint lentement le sujet de conversation important : Pour quel tâche avait-il convoqué ce rendez vous dans ce sanctuaire.

La Gardienne Plumargent, connue des anciens compagnons de voyages lorsqu'ils erraient le long du Norfendre après la guerre du Nexus face à la Légion Ardente. Ils avaient apprit pour la première fois son existence quand des Guetteuses parvinrent à retrouver le groupe pour les assaillir. Il fut découvert qu'elles étaient manipulés par les griffes de cette parjure. Plumargent était un agent démoniaque, et ce fut confirmé quand elle fut responsable de l'ouverture d'un portail pour le projet d'Arun'Brakkar, un Seigneur des abîmes, pour projeté un météore rempli de son sang le long d'Azeroth depuis Gangrebois. Si cette affaire restait un lointain souvenir, la Gardienne n'avait pas encore reçue la juste rétribution de la justice. Pas encore. Cependant, alors que Cirmo lisait l'agacement et l'impatience, il décida de précipité un peu la conversation plutôt que de tourner habillement en rond pour y mettre de la poésie et des formes dans ses propos. Le Druide adorait rendre honneur à une histoire, aussi sombre soit-elle, pour que l'esprit prenne compte de l'importance d'agir. Il n'était pas envieux cela dit de recevoir la mauvaise humeur en pleine figure de la part de la Gardienne, qui eue réponse à ses interrogations. La réponse, elle l'avait déjà crainte, et quand elle tomba, ce fut avec un léger nœud au ventre qu'elle accusa cette information. Plumargent restait parfaitement introuvable, là où dans sa cachette, très rares pouvaient essayer de mettre la main dessus. L'un des « plus rares », restait le Druide Odoh Soufflevent, dormant encore dans un refuge des saisons dans le Berceau-de-l'Hiver. Qu'est-ce qui ne peut-être moins frustrant que de savoir une chasse rendue plus longue encore par les mystères et intrigues qui se déroulent autours ? Sûrement ce qui l'attends, mais elle n'en n'était clairement pas encore au pire de cette aventure.

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La nuit avant le départ fut couverte de quelques nuages, mais les étoiles restaient visibles. La destination restait trop lointaine, pour y aller en quelques foulées. Attendant le lendemain pour qu'un hippogriffe lui soit confié pour ne pas devoir subir des routes bien trop dangereuse pour rejoindre un recoin aussi isolé du monde, bien qu'elle repensa un instant aux gobelins censés s'y trouver. Sûrement des zeppelins avaient-ils décidés de réussir la traversée vers les montagnes, mais elle décidait de ne pas vouloir s’intéresser aux affaires des cartels, rien de bon n'en sort généralement pour une Kaldorei. Et encore moins pour les Gobelins. Installée dans une tenue de repos ample, dessinant vaguement ses courbes sous d'épaisses fourrures et ornements la recouvrant totalement, elle errait un peu dans les environs de ce sanctuaire. Qu'il était étrange de pouvoir se reposer hors de son armure de guerre, mais si il fallait craindre encore à même les lieux de repos ancestraux, c'est qu'elle pensait n'avoir agit des années durant pour rien. Entretenir la paix, c'est s'en offrir l'aspect, lui avait dit jadis son Père pendant ses récents enseignements, et elle en conservait la sagesse soigneusement au fond du cœur. Souvent, pensait-elle à lui quand elle prenait le temps d'y penser, revoyant les traits de celui qu'elle aimait au fond de son imagination. Se retrouver en Orneval, c'était avoir accepté de laisser le devoir être plus important que les affaires de famille et d'amour. Car jamais elle aurait accepté de ne pas répondre à un appel pour pouvoir détendre sa propre personne. Ainsi, la nuit passa paisiblement, pour ce peuple vivant souvent à la clarté de la Lune sans attendre le jour, elle en profita pour voir la vie s'étendant autours du sanctuaire fleurir, et en repensant à de confortables réminiscence du passé. Ce souvenant alors, de ses anciens compagnons de voyages, amis et frères d'armes. Un sourire se dessinant vaguement sur ses traits, avant de se laisser aller aux songes paisibles.

Et elle aurait préféré conserver ça quelques jours de plus. C'était ce regret qui commençait à lui gravir l'estomac quand elle se retrouvait dans les cieux à subir les souffles du vent envoyant sa queue de cheval dans toutes les directions. Au moins, son casque restait fermement ancré sur son crâne, empêchant la désagréable sensation d'être bousculée par les bourrasques. Le départ fut tôt dans la matinée, bien qu'elles restent généralement que peu éclairée sous les grands feuillages des arbres elfiques. Ce n'est pas un réveil qui fut aisé à assumer, clignant doucement des yeux quand elle entendit l'appel de Cirmo qui l'attendait à l'entrée de la cosse où elle dormait. C'est avec indulgence qu'il la traita, habitué qu'il était à la voir dans cet état depuis quelques années de collaboration. Prenant le temps de se préparer, avoir ses rations d'usages et ses affaires pour affronter le vent et le froid. Mais c'était surtout une impression amer qui la traversait un instant, quand elle fini de préparer sa besace, contre son armure. Un sentiment étrange lui traversa l'espace d'un instant les tripes, mais l’anxiété n'était pas la crainte de devoir encore subir quelques tourments par les créatures ou dégénérés qui pouvaient l'être dans sa quête. C'était ce sentiment de solitude qui fini par la prendre à la gorge. Il n'y avait plus ses quelques sages observant l'horizon avec une vive curiosité, ou les vétérans fatigués par la guerre, ni même les jeunes héros en devenir. Cirmo qui l'observait avant son départ, ne partirait pas avec elle. La bête qui l'attendait été installée paisiblement sur un tas de fougère reposante, aux odeurs agréables. Glissant un regard sur elle, esquissant un léger sourire à l'idée qu'il s'agissait de son unique compagnon pour ce soir. Cela au fond, lui convenait déjà plus, sans s'attendre à ce rude voyage qui l'attendait.

La route fut longue, plusieurs jours de voyages dans les cieux, en devant trouver des recoins relativement paisible sur le chemin. Une ou deux fois, elle se sentit menacée, comme si quelqu'un l'observait. Cette présence paranoïaque rendait certains nuit insupportable, qu'elle se trouva même à questionner le vide environnant pour lui demander de surveiller ses arrières. C'était une remarque stupide, accomplie par la fatigue, car parfois elle pensait encore qu'un camarade était au coin du feu, encore éveillé. Mais il n'y avait que la bête somnolant tranquillement, chaque fois qu'elle se retournait, elle. Ainsi que la sensation qu'une autre entité l'observait, et pouvait jaillir à chaque instant. Rangeant dans un coin de son esprit cette partie là de ses craintes, elle préféra alors se concentré sur son objectif plutôt que de se laisser aller aux craintes dévorantes d'être devenue la proie de quelque chose. Ou quelqu'un. L'approche du Berceau-de-l'Hiver se faisait de plus en plus, cheminant à travers quelques hauteurs rocheuses, et essayant de trouver un coin paisible dans les recoins isolés d'Hyjal, mais elle portait encore le stigmate profond du grave conflit lors du déchaînement d'Aile de mort. Il y avait comme une nostalgie à se retrouver ici, mais elle fut de courte-durée, car elle n'avait pas le temps de se laisser aller aux retrouvailles datant de plusieurs années auparavant. Son chemin la menait vers une nouvelle tâche, pour mettre la main sur la Gardienne Plumargent. Du moins, si elle pouvait encore porter un tel titre, pour quelqu'un ayant renoncé à tout pour la puissance et l'importance. Les rumeurs sur un ancien parangon de vertu comme Cordana avait laisser une choc profond dans l'unité des Guetteuses, et que dire pour des Gardiennes ? L'impatience d'en finir se lisait sur les traits de Chantegivre quand elle y repensait, en se remémorant encore toutes les fois où sa liberté à pu causé du tord.

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S'installant sur une hauteur rocheuse, elle voyait encore le Berceau-de-l'Hiver, une étendue enneigée grandiose, où le froid était bien plus présent. A l'intérieur de son armure d'honneur, elle avait au moins le mérite de ne pas devoir subir la griffe gelée qui fouettait sa cuirasse avec insistance. Un regard scrutateur se posant à travers son casque aux prunelles étincelantes de cette étrange aura verdoyante, du pouvoir traversant les enchantements de son équipement. Elle entreprit de réfléchir à la manière d'achever son déplacement, mais fut convaincue qu'il ne serait pas utile d'organiser des haltes qui lui ferait détourner son chemin, pour saluer Pluie-d'étoile. Autant qu'elle le fasse avec la Corne du Soufflevent, cet objet ancien qu'elle devait récupérer pour réveillé les druides d'Odoh dans leur refuge des saisons. Mais dans toutes ses prévisions, elle ne pensait pas que ce moment d'absence aurait pu lui être fatal. Quelque chose lui revient dans les entrailles, mais pas comme un rappel, plutôt comme si on venait de remettre une flèche dans une plaie en train de cicatrisé tranquillement. Ce sentiment d'être observée, comme le gibier, parcouru son échine en la glaçant. Tourne toi, ou tu es morte, se répéta t-elle sans cesse, mais une partie de sa psyché lui indiquait que rien de mauvais ne parviendrait en se retournant. S'attendant à moitié à ce qu'il n'y ait que le vent sifflant en bousculant la poudreuse, elle se retourna rapidement, et écarquilla les yeux quand la griffe acérée s'écrasa le long de son armure. Un gémissement audible se mêla à la rude chute un peu plus pas, en dévalant la roche. Relevant un peu la tête, et commençant à se redresser, un puissant sabot s'écrasa à côté de son casque.

Il restait impressionnant, et elle doutait qu'il fut vraiment heureux de la pourchasser pour connaître sa destination. L'ordre de l'abattre avait du être une libération, pour l'entité démoniaque qui dressait fièrement son buste sous lequel trônait une armure d'un noir profond, strié de veine gangrenée. Son visage, reflétait l'amusement détestable d'un être vicié et profondément satisfait de pouvoir provoquer bien du malheurs en guise de tâche. Quel tristesse, de voir un être portant les traits des si nobles Draeneï vivant sur les îles Ouest des terres elfiques, car il aurait pu être un des garants de pureté de l'espèce. Mais lui, restait un suppôt des Lieutenants du Titan noir, un Sargereï affecté par le Gangrefeu coulant dans corps corrompu et modifié. Il leva un sabot, qui ne trouva que la neige, là où un instant plus tôt la tête de Chantegivre se trouvait encore. Roulant sur le côté, en récupérant son glaive traînant au sol, elle lui fit face. Et ce, en devant ignorer les piques de douleurs apparaissant ici et là depuis qu'elle du subir la lourde chute au sol, mais cela serait bien pire si elle les prenait en considération en diminuant son efficacité. L'adversaire tirait une longue lame d'un noir aussi profond que son armure, et la mêlée s'engagea. Des propos manquèrent de faire chuter Linël tant la violence des mots furent annoncés, ce n'était pas tant de la brutalité exagérée s'extirpant des cordes vocales de la créature démoniaque, mais du nom qu'il prononça. Il ne confia pas ce combat à n'importe qui, hurlant de tout ses poumons des paroles d'une langue que la Gardienne ne comprenait pas. Elle ne savait pas que ce n'était qu'une sorte de litanie d'un dévot encore la mémoire de son maître, quand le Sargereï hurla sa conviction de plaire aux principes d'Archimonde : Combattre avec la haine incarnée, et la colère rugissante. Ce que la Kaldorei du subir de plein fouet.

L'affrontement restait inégal, les parades s’enchaînaient sans pouvoir vraiment riposter, et lentement le souffle lui manquait. Mourir ici n'était pas vraiment ce qu'elle aurait pu s'imaginer en quittant Orneval, elle avait tant à faire, tant de choses accomplir, et la voilà en train de lutter avec acharnement contre un maudit démon. Pire qu'un démon, un traître envers son peuple et la création même. Ondulant son corps dans un espoir vif, sa botte percuta le ventre armuré de son adversaire, l'envoyant s'écraser sur le dos dans un bruit digne d'une casserole résonnante. Remuant la tête en redressant la nuque, il envoya un coup d'épée instinctif en pensant que la Gardienne était déjà sur lui pour le frapper au sol. Il n'en était rien. Celle ci bondissait déjà sur la scelle de l'hippogriffe agité qui avait hésité à rejoindre l'affrontement, à peine réveillé de sa courte torpeur. Prenant déjà de l'altitude, le guerrier démoniaque se protégea les yeux rapidement, agité par les bourrasques du vent projetés par la grande bête et ses massives ailes. S'éloignant rapidement, en réagissant enfin après que l’adrénaline chutait doucement, aux dizaines de points douloureux sur son corps, elle savourait l'idée de survivre. Tout en maudissant sa faiblesse de ne pas avoir vaincu. Un crépitement sinistre apparut, et elle ressentit comme un pique de nervosité, qui grimpa en flèche quand l'hippogriffe se mit à hurler. Une sorte de noirceur venait d'atteindre la noble bête, qui peinait dès lors à poursuivre ses battements d'ailes, mais au son attristant de son agonie, cela ne durerait pas bien longtemps. Tombant de plus en plus, la bête finie par percuté des branchages, et s'écraser par terre en traçant un sillon dans la neige. Chantegivre roulant un instant en tombant dans le fracas, et commença à se redressé doucement. La vue de la bête plus loin au sol restait un déchirement interne, car elle y tenait déjà, et ne supporta presque pas de la voir expirer les derniers souffles de sa vie par sa faute. Redressant son glaive, elle entendu le léger rire moqueur du Sargereï qui se matérialisait à travers la brume noire, gangrenée d'éclair verdâtre maladif.

La haine, cette énergie brûlait dans ses entrailles, affolant les battements de son cœur, et sa compréhension du monde autours. La colère brutalisait ses muscles, tendu au plus possible, tant elle vouait un mépris et un reproche indescriptible envers le responsable de ce meurtre odieux. Remettant doucement son casque en place, elle prit en compte le déplacement de l'air due à son adversaire se rapprochant. Il n'y avait plus vraiment d'espace pour savoir si elle triompherait ou mourrait, pas de nuance entre l'un et l'autre. Ce serait l'un ou l'autre. Alors que l’écho du grondement du démon apparaissait au travers de sa gorge, elle attrapa d'une partie du manche de sa longue arme, un long bâton avec deux lames d'un sens différents à chaque extrémités, la main de son adversaire. Cela ne traversa pas l'acier sombre, mais bouscula suffisamment l'appui pour que la lame de son adversaire ne dégage contre le sol. Un grand bruit de métal fut entendu, et il s'abaissa un peu en haletant, une colère incrédule s'installant dans ses entrailles, tandis qu'il relevait la tête. Découvrant ses crocs, en observant avec intensité d'un regard en coin son adversaire, l'autre de ses paumes reluisait déjà de l'énergie s'y accumulant. La gangrène s'y rejoignait, comme aspirée dans un feu reluisant contre le métal, et en se redressant, hurlant de tout ses poumons pour envoyer ce brasier odieux vers son adversaire, il eu un sursaut. La surprise ne fut qu'éphémère, alors que sa tête fut plantée par la seconde partie de l'arme de Chantegivre qui se ruait vers son crâne de revers. Dans son arrogance, il ne portait pas de heaume, pour observer yeux dans les yeux l'adversité. Il le payait désormais de sa vie, alors qu'elle continuant le mouvement, écrasant son opposant contre le sol, et frappant. Encore, et encore, dans quelques halètements d'agacement, une sombre colère l'empêchait de s’arrêter, mais elle fut contrainte de le faire. Lentement, il ne restait que des cendres de son adversaires, rendu au Néant distordu.

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Épuisée, observant avec dégoût le sol calciné par l'ancienne présence du démon, ses pas la guidèrent en arrière, jusqu'à ce qu'elle tombe au sol. Son fessier percutant en partie la neige, et en partie le plumage de l'hippogriffe qui l'observait, les yeux mi-clos. Sa haine la quitta lentement, mais elle du aussi étouffé le sanglot naissant de voir la tendre et magnifique bête perdre le fil de son existence. Elle qui se sentait déjà seule, gagna au creux de ses entrailles, l'impression que le monde n'était plus qu'adversité, sans avoir un être à observer avec sympathie. Glissant une main le long du visage de la bête, celle ci ferma lentement les yeux, et petit à petit, ce léger bruit d'air sortant de ses poumons affectés, fini par disparaître. Deux heures furent nécessaire pour se reprendre et avancer, son corps affectés par toute cette agitation, elle était cependant suffisamment aguerrie pour ne pas se laisser aller au sol, et reprendre la marche. C'était autant son physique, que son moral qui était affecté, en craignant aussi être toujours une proie chassée. Les maîtres de ce Sargereï auraient-ils pensés que lui seul suffirait pour l'abattre, ou d'autres créatures rodaient dans chaque ombres environnantes pour s'abattre sur elle ? Marchant lentement en essayant de retrouver ses repères, elle fut souvent tentée de se penser perdue. Mais la mission restait là, toujours aussi importante qu'elle le fut au début. Ce n'était de toute façons qu'une entrave pour poursuivre la chasse de sa proie, elle n'était plus une simple guetteuse effrayée par les flammes émeraudes déferlant sur Hyjal, mais une Gardienne. Se redressant fièrement, en abandonnant la pauvre carcasse de l'hippogriffe aux heureux prédateurs qui y trouveront au moins un repas agréable en les périlleux jours d'Hiver pouvant reprendre encore plus froid cette terre isolée, elle finie par se mettre en route.

Les journées défilèrent, trois au total, en ayant qu'une vague impression de sa destination. Des bois enneigés et des longues plaines vides, elle aperçue vaguement la silhouette d'un lac gelé, et parfois, quelques antiques ruines elfiques datant d'une époque révolue depuis des millénaires. La faim la tiraillait, mais elle vivait sur ses réserves, car elle n'avait pas pensé à prendre de la viande de son compagnon. En vérité, elle ne l'aurait jamais fait même en y pensant, bien que de nombreuses Kaldorei auraient pu en arriver là. Maudit soit la fragilité de tes sentiments, se dit-elle en éprouvant une crampe, avant de lancer un regard vague vers le lapin qui bondissait plus loin. Au moins, la suite de son voyage pu être accomplit en ayant le ventre plein. Jusqu'à sa destination, qui n'était plus si éloignée maintenant, décidant de faire une halte pour se ménagé. Les yeux clos, elle soupira à la venue des violences bourrasques de vent hurlant et tournoyant. Se couvrant sous un massif sapin, en attendant que cela passe pour pouvoir progresser, elle s'arrêta donc quelques heures, en réfléchissant à la suite de ce voyage à venir. Un vague bruit de pas dans la neige l'alerta un instant, alors qu'elle se redressait, observant les environs bousculés par les neiges, à travers son casque qui la protégeait un minimum. Elle découvrit le responsable, et malgré la sensation de savoir qu'elle ne serait plus seule, après avoir eu peur, et prit un temps de réflexion. Elle se demanda si cela n'aurait pas été meilleur, finalement, en découvrant la silhouette du Chasseur de Démon recouvert par la brume enneigée.

Et ce ne fut que le début d'un long voyage à travers le nord de Kalimdor. »
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